"« Refusés du quai » : le mouvement de contestation a porté ses fruits" (Laurence Bufflier)

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Marché de la création : un nouveau règlement pour calmer le jeu

La Direction de l'économie, du commerce et de l'artisanat sort, après trois mois de réflexion, un nouveau règlement pour mieux encadrer le Marché de la création en proie à la polémique depuis le début de l'année

En finir avec la polémique. 
Voilà en substance le but du nouveau règlement du Marché de la création, qui se tient tous les dimanches matins sur l'esplanade du quai Romain-Rolland dans le Vieux-Lyon. Nouvelle mouture que vient de sortir la Deca (Direction de l'économie, du commerce et de l'artisanat) après trois mois de travail.

« Nous avons mené un important travail de fond pour que les choses soient plus claires », justifie l'adjointe au commerce Marie-Odile Fondeur. Parce que depuis le début de l'année, sur le Marché de la création, les dents grincent. Un artiste autorisé par la Ville à exposer ses œuvres malgré le refus de la commission d'attribution des places ; deux peintres évincés par le jury alors qu'elles prétendaient à un statut de professionnel après deux ans de présence sur le marché comme amateur, qui avaient contesté la décision en montant le mouvement des « Refusés du quai » (lire ci-contre) ; une commissaire d'exposition chahutée et des membres de la commission excédés par la contestation de leurs décisions ; des exposants partagés... Une chape de plomb s'était abattue ces derniers mois sur le marché, où flottait plus de rancœur que de légèreté. Consciente qu'il fallait rapidement trouver une issue à une situation inextricable, la Deca a fait le choix de suspendre, au printemps, la tenue de la commission d'attribution des places pour remettre les choses à plat.
 

Le nouveau règlement vient de sortir et n'attend plus que la validation de l'adjoint à la Culture, Georges Képénékian.
 

« Nous avons repris point par point le rôle de chacun, explique Marie-Odile Fondeur. Celui de la commissaire d'exposition, qui est d'animer et de promouvoir le marché, de faire le lien entre les créateurs et la commission, et d'être plus présente sur le marché en arrivant tôt le matin pour s'assurer de sa bonne installation avant 9 heures et en repartant à la fermeture à 14 heures » ; celui de la commission dont une partie des membres va être renouvelée avant la rentrée. « Nous allons lancer un appel à candidature ce mois de juillet. Ils seront renouvelés par tiers tous les deux ans, ce qui ne se faisait pas jusque-là, et devront être qualifiés dans le domaine artistique. La commission composée d'un volant de 10 à 13 personnes devra atteindre le quorum à chaque réunion, donner des avis motivés sur l'acceptation ou le refus d'un artiste sur le marché et rédiger des comptes-rendus qui me seront transmis et que je validerai si et seulement si l'avis est motivé. »
 

Enfin, les exposants devront passer chaque année devant la commission, ce qui figurait dans le règlement mais n'était pas appliqué. La commission, qui demandait également la révision du règlement pour plus de clarté, se réunira à nouveau en septembre, en partie renouvelée, pour statuer sur une quarantaine de dossiers en attente.

Laurence Bufflier
 

« Refusés du quai » : le mouvement de contestation a porté ses fruits
Trois cas ont motivé la décision de la Deca de revoir le règlement du Marché : celle que l'on avait appelée l'affaire Simonnet, artiste qui avait été évincé par la commission, avant de retrouver sa place grâce à l'ancien adjoint au commerce qui était passé outre la décision du jury, estimant que l'artiste avait toute sa place sur le quai où il expose toujours avec beaucoup de succès ; puis la création, par deux artistes auxquelles la commission avait refusé de donner leur statut de professionnel après les deux années maximum de statut d'amateur et plusieurs soutiens, du mouvement des « Refusés du quai », en clin d'œil aux Impressionnistes. Chaque dimanche, elles venaient malgré tout sur le marché, sensibiliser le public à une décision qu'elles jugeaient arbitraires. Une rébellion qui semble avoir porté ses fruits.
 

LE PROGRES LYON 13.07.2009

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